L’autisme chez les filles : quand le diagnostic se fait discret

L’autisme chez les filles : quand le diagnostic se fait discret

Aujourd’hui, on estime que 4 garçons sont diagnostiqués autistes pour seulement 1 fille. Pourtant, de nombreuses études suggèrent que les filles ayant un Trouble du Spectre Autistique (TSA) sont bien plus nombreuses qu’on ne le croit : elles sont encore trop souvent invisibles aux yeux des autres… et parfois aux leurs.

NB : On parle ici de filles en se basant sur des articles et des études mais je pense qu'il est juste d'inclure également les queer, trans, non-binaires, gender fluid, qui peuvent aussi être concernées par ce retard de diagnostic.

Qu'est ce que l'autisme ?

L’autisme ou Trouble du Spectre Autistique (TSA) du est un trouble neuro-développemental précoce qui dure toute la vie. L’autisme peut être repéré avant l’âge de 2 ans, mais le diagnostic est possible tout au long de la vie.

L’autisme se manifeste par des troubles de la communication, des intérêts ou activités obsessionnels, des comportements à caractère répétitif, ainsi qu’une forte résistance au changement. La personne présente aussi souvent des hyper ou hypo-sensibilités sensorielles (sons, lumière, couleurs, toucher…). Tous ces signes s’expriment avec des intensités variables.

L’autisme est souvent associé à d’autres troubles (épilepsie, hyperactivité, déficience intellectuelle, troubles du sommeil, troubles alimentaires…).

On estime que l’autisme toucherait 1 personne sur 100.

source : Qu'est-ce que l'autisme ? - Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles


Une autre manière d’être autiste

Les filles ayant un TSA ne sont pas « moins autistes ». Elles vivent simplement leur neuroatypie d’une manière différente. Là où certains signes « typiques » sautent aux yeux chez les garçons, les filles, elles, développent très tôt des stratégies de camouflage (aussi appelé "masking")

Elles apprennent à :

  • Imiter finement les comportements sociaux (mimiques, expressions faciales)
  • Masquer leurs difficultés en souriant, en riant au bon moment, en suivant les règles à la lettre
  • Orienter leurs passions vers des thèmes jugés « socialement acceptés » : animaux, livres, psychologie...
  • Garder leurs émotions intenses pour elles, sans les exprimer ouvertement

Ce masquage constant est épuisant et retarde bien souvent le diagnostic.


Pourquoi passe-t-on encore à côté du diagnostic ?

Aujourd’hui encore, la majorité des outils de dépistage ont été créés à partir de profils masculins. Résultat : beaucoup de filles ne « rentrent pas dans les cases ».

Elles sont alors décrites comme :

  • « trop timides »,
  • « rêveuses »,
  • « perfectionnistes »,
  • ou « dans leur monde ».

Elles cumulent parfois des diagnostics secondaires : anxiété, dépression, troubles alimentaires, sans que la cause profonde – l’autisme – ne soit identifiée.


Grandir sans savoir… et se sentir « différente »

Ne pas être diagnostiquée, c’est vivre avec cette impression tenace de ne jamais être à sa place. Trop sensible. Trop silencieuse. Trop rigide. Trop "ailleurs".

Avec le temps, cette adaptation permanente peut entraîner :

  • Épuisement émotionnel et physique
  • Isolement social
  • Crises d’angoisse
  • Dépression
  • Difficulté à comprendre et exprimer ses ressentis

Et pourtant, il suffit parfois d’un·e professionnel·le à l’écoute pour tout changer.


Recevoir un diagnostic : se découvrir enfin

Obtenir un diagnostic, même tardif, peut être un véritable soulagement. Non pas pour « coller une étiquette », mais pour :

  • Mettre enfin des mots sur ses différences,
  • Comprendre ses besoins sensoriels et émotionnels,
  • Aménager son quotidien : lumière douce, pauses régulières, objets sensoriels, coin cocon...
  • Se sentir légitime dans sa manière d’être,
  • Cesser de jouer un rôle qui épuise.

Comment accompagner ?

Tu connais une fille qui semble s’effacer pour s’adapter ? Qui rentre de l’école épuisée même si « tout va bien » ? Qui vit tout, très fort, mais sans le montrer ?

  • L’écouter sans jugement, même si elle ne trouve pas toujours les mots,
  • La laisser se stimuler librement (jouer avec ses doigts, ses cheveux, manipuler un objet sensoriel) tant qu'elle ne se met pas en danger
  • Créer un environnement doux et rassurant (lumière tamisée, textures réconfortantes, temps calmes),
  • Valoriser ses différences, au lieu de la forcer à rentrer dans un moule.

Chaque petit geste compte.


Aller plus loin : ressources et inspirations

Pour mieux comprendre l’autisme au féminin, voici quelques pistes (livres, films, podcasts, comptes Instagram) à découvrir :

Films et livres

Comptes Instagram

D'autres ressources à partager ? Fais le en commentaire !!


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Sources : 

Girls and women with autism - PubMed

Barriers to Autism Spectrum Disorder Diagnosis for Young Women and Girls: a Systematic Review - PubMed

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